Les entreprises du STOXX 600 sont-elles vraiment sur la bonne voie pour atteindre les ODD ?

Première étude menée à ce sujet

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Les entreprises du STOXX 600 sont-elles vraiment sur la bonne voie pour atteindre les ODD ?

Le STOXX 600 doit véritablement relever les défis auxquels nous sommes actuellement confrontés. Il est temps de faire le bilan afin de corriger la trajectoire.

Nous avons analysé l’indice STOXX 600, une compilation des 600 plus grandes entreprises cotées en bourse dans 17 pays européens les plus développés. La répartition sectorielle diversifiée de cet indice (industrie – 23 % de la répartition, finance – 18 %, consommation discrétionnaire – 13 %) permet d’appréhender des problèmes mondiaux cruciaux : des émissions de GES provenant des secteurs les plus émetteurs, tels que la sidérurgie et les produits chimiques, aux violations des droits de l’homme qui se cachent dans les chaînes d’approvisionnement de nos vêtements, en passant par les pratiques commerciales contraires à l’éthique auxquelles nos banques sont exposées.
 
Nous avons exploité des données publiques et utilisé notre outil d’analyse exclusif – l’impak SDG Alignment (iSA) – qui utilise une double évaluation de la matérialité pour mesurer les contributions positives et négatives des entreprises aux ODD, suite à l’analyse de leurs produits, services, pratiques et politiques au sein de leurs opérations et de leur chaîne d’approvisionnement. impak Analytics évalue la contribution positive aux ODD en calculant les pourcentages des activités des entreprises, soit les revenus estimés des produits ou services, contribuant à un ODD (par exemple, la production d’énergie renouvelable pour l’ODD 7).

Notre étude montre que 4% du revenu total du STOXX 600 est aligné aux ODD. Mais en réalité, seulement 15% des entreprises de l’indice génèrent une ou plusieurs contributions positives, et en moyenne, 27% de leurs revenus totaux est aligné aux ODD. Le reste ? Soit une contribution neutre, soit une contribution négative (voir ci-dessous).

En outre, l’analyse de la répartition des ODD révèle des tendances intéressantes. Les entreprises concentrent leur contribution positive sur certains objectifs comme l’énergie propre et abordable (ODD 7 avec 39 % des entreprises contribuant à cet ODD), la santé et le bien-être (ODD 3 – 24 %) et l’action climatique (ODD 13 – 16 %), négligeant d’autres objectifs comme la biodiversité (ODD 14 et 15), l’éducation de qualité (ODD 4) et l’égalité entre les hommes et les femmes (ODD 5), bien qu’il s’agisse de risques mondiaux.

En mettant l’accent sur les ODD 3, 7 et 13, on pourrait supposer que ceux-ci sont profondément intégrés dans les modèles des entreprises, générant des revenus substantiels. Notre analyse tend à démontrer le contraire. En moyenne, les entreprises consacrent 24% de leur chiffre d’affaires total à l’ODD 7. Bien que cela puisse sembler prometteur, avec la hausse des prix de l’énergie et la diminution du soutien financier aux énergies propres dans les pays à faible et moyen revenu, la réalisation de l’ODD 7 semble encore hors de portée. Les entreprises ciblent-elles efficacement les bonnes parties prenantes et orientent-elles leurs produits et services liés aux ODD là où il y en a le plus besoin ?

Pour comprendre l’engagement des entreprises en faveur des ODD, nous avons examiné leurs contributions positives et négatives, ce qui a révélé que près de deux tiers des entreprises du STOXX 600 n’atténuent pas efficacement leurs contributions négatives matérielles. Cela suggère que les entreprises donnent la priorité à leur réussite financière plutôt qu’aux enjeux importants pour les parties prenantes, ce qui signifie qu’elles ne prennent pas en compte les risques à long terme auxquelles elles vont être confrontées. 


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