Banking on Impact – Question at the Investor Day
Miser sur l'Impact - L'Analyste Actions Indépendant
Dans cette édition de la série Miser sur l’Impact, une grande banque internationale présente des résultats financiers solides qui dépassent les attentes du marché, entraînant un cours de l'action au plus haut depuis 18 mois. Cependant, lors de la journée investisseurs, les responsables des relations avec les investisseurs et du développement durable du groupe sont confrontés à des questions difficiles sur la politique de développement durable de la banque.
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Comment une question (intelligente) a gâché la fête lors d’une Journée Investisseurs
La SIB (Super International Bank) avait publié en juillet des résultats financiers semestriels solides et supérieurs au consensus, dépassant toutes les attentes du marché. Les revenus connurent une hausse à deux chiffres, toutes les divisions du groupe affichant des augmentations régulières d'une année sur l'autre, les nouvelles provisions étaient faibles, les résultats ne révélèrent aucun élément exceptionnel (ou non récurrent) et le rendement des capitaux propres de la banque était le meilleur de son groupe de référence.
Le cours de l'action de la SIB avait atteint son plus haut niveau depuis 18 mois à l'annonce de cette nouvelle et la forte dynamique du marché s’était poursuivie tout au long de l'été. Cependant, contrairement à d'autres, François (un analyste indépendant senior) n’avait pas modifié son objectif de cours et ses prévisions pour l'action.
Le 15 septembre, la journée des investisseurs de la Banque (qui se tenait pour la troisième année consécutive à l'emblématique hôtel Dorchester sur Park Lane, à Londres) débuta par un message introductif du responsable des relations avec les investisseurs, suivi d’une excellente présentation par les membres du comité de direction.
L'enthousiasme était à son comble et l'heure des questions avait sonné. Comme d'habitude, plusieurs analystes posèrent trois questions au lieu d'une, cherchant à obtenir des conseils du directeur financier afin d'affiner leurs modèles. Le RI se tourna alors vers François et lui a dit "s'il vous plaît, allez-y avec votre question"
François répondu : "Merci et félicitations pour vos résultats du premier semestre". Il poursuit : "Ma question porte sur vos 1800 clients de Global Banking et sur la manière dont vous suivez leur parcours de transition". Le PDG regarda les responsables des relations investisseurs et du développement durable du groupe, comme pour leur dire : "Cette question est pour vous". François poursuivi : "Plus précisément, pourriez-vous nous dire si votre politique de développement durable tient compte de la mesure de l'impact positif et de la double matérialité, comme le recommandent de plus en plus les régulateurs ? En d'autres termes, vous concentrez-vous uniquement sur les mesures d'atténuation des risques non financiers potentiels d'une entreprise ou prenez-vous également en compte les impacts positifs et négatifs d'une entreprise sur la société et l'environnement ? Je vous remercie."
Au vu de leurs réponses vagues et ambiguës, il était évident que ni le responsable des RI ni celui du développement durable du groupe n'étaient préparés à cette question. Pour autant, ils poursuivirent avec une vue d'ensemble de la politique ESG de la banque (que la plupart des participants connaissaient déjà) tout en reconnaissant les mérites de l'impact positif et de la double matérialité, éléments que la banque prendrait en considération.
L'ambiance avait changé et, alors que de nombreux participants quittaient la salle de conférence (en remerciant François pour son excellente question), le RI, quelque peu embarrassé, termina en proposant à François de poursuivre la discussion par un entretien individuel, car ils avaient atteint l'heure du déjeuner dans le jardin.
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